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Le blog d'Au Fil d'Antan

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15 novembre 2016

Les "Autres" victimes de la Grande Guerre

Guerre 1914-1918

J’aimerais, par cet article, rendre un hommage particulier à toutes ces familles endeuillées par la perte d’un ou plusieurs de leurs fils, frère, père tombés au combat au cours de ce conflit et qui ont connu une autre angoisse : celle de voir le maire de leur commune venir leur annoncer le décès d’un de  leurs enfants.

La Bretagne a mobilisé  592 916 combattants affectés principalement dans l’armée de terre entre 1914 et 1918. La campagne s’est dépeuplée de sa jeune main d’œuvre qui, pour cause de mobilisation générale, a quitté famille et travail pour défendre sa patrie. 130 000 d’entre eux n’en sont pas revenus.

Julien GUYOMARCH, 53 ans, cultivateur à Berrien dans le Finistère verra partir au front quatre de ses garçons sur les cinq de la fratrie. Lorsque la guerre éclate en août 1914, il est veuf. Son épouse Marie Catherine LAURENT est décédée, à l’âge de 49 ans, deux ans plus tôt le 8 septembre 1912. Leur fille Marie Françoise née le 26 septembre 1900 à Berrien va par la suite l’aider aux tâches ménagères jusqu’à son mariage en 1923. Julien et Marie Catherine auront ensemble cinq autres enfants du sexe masculin :

L’aîné, Julien est  né le 26 novembre 1892 à Berrien (29). Il exerce le métier de cultivateur lorsqu’à l’âge de 20 ans il se fait recensé et est déclaré apte au service militaire. Il est incorporé au 71e Régiment d’Infanterie, basé à Saint Brieuc (22) à compter du 10 octobre 1913. Le lendemain de la mobilisation générale du 2 août 1914 le 2e classe Julien GUYOMARCH  est envoyé au front avec son Régiment. Il disparait le 4 octobre 1914, tué à l’ennemi à Neuville-Vitasse dans le Pas-de-Calais au cours de violents combats. « MORT POUR LA FRANCE »

Le deuxième fils, Yves Marie, nait le jour de Noël de l’année 1893 à Berrien (29). Le 20 décembre 1912 il a 18 ans et décide de s’engager dans l’armée. Il signe à Brest (29) pour cinq ans et intègre le 2e Régiment d’Infanterie Coloniale. Il sera envoyé sur le front en renfort le 8 août 1914 et sera fait prisonnier le 22 du même mois à la bataille de Rossignol (Belgique) qui se soldera par une victoire allemande. Yves Marie passera les quatre années de guerre en captivité au camp d’Ohrdruf en Saxe-Gotha (Allemagne) puis à Münster en Allemagne avant d’être rapatrié le 26 décembre 1918.

Le troisième fils, Louis Marie, voit le jour le 6 décembre 1895 à Berrien (29). Il devient cultivateur comme ses frères et est appelé sous les drapeaux à 19 ans. Il est incorporé le 15 décembre 1914 au 64e Régiment d’Infanterie puis affecté au 91e Régiment d’Infanterie basé à Mézières dans les Ardennes le 21 septembre 1915 avec lequel il rejoint les combats. Le 7 octobre 1916 le soldat de deuxième classe Louis Marie GUYOMARCH est évacué pour blessure et après une convalescence de deux mois et demi retourne au front. Il sera tué à l’ennemi le 5 juin 1918 dans le secteur de Longpont (Aisne).« MORT POUR LA FRANCE »

Le quatrième fils, François Marie nait le 8 mai 1898 à Berrien (29). Il exerce également le métier de cultivateur. Il est recensé et appelé sous les drapeaux à l’âge de 19 ans comme son frère Louis Marie. Il incorpore le 19e Régiment d’Infanterie à Brest (29) le 1er mai 1917 mais sera réformé quelques mois plus tard le 7 novembre par la commission de réforme de Nantes (44) pour raison de santé.

Le cinquième et dernier de la lignée est né le 1er septembre 1906 à Berrien au village de Kernon. Ses parents Julien et Marie Catherine âgé alors respectivement de 46 et 44 ans le prénommeront Pierre Marie. Conscrit de 1926 il ne participera pas à la Grande Guerre.   

Cette famille a payé un lourd tribut dans cette guerre : Deux enfants « MORTS POUR LA FRANCE » et un autre en captivité pendant quatre ans.

L’Armistice sera signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15  et effectif à 11 h00. Dans toute la France les cloches vont sonner à tout va. Environ 2 000 000 de soldats français sont morts aux combats au cours de ces quatre années de guerre et de nombreuses familles ont perdu un ou plusieurs de leurs proches comme la famille GUYOMARCH de Berrien (Finistère).

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2 octobre 2016

Les forêts sous haute surveillance

forêt

La forêt en ce début d’octobre se métamorphose. Ses couleurs changeantes tout au long de l’automne ont inspiré et attirent toujours nombreux photographes, peintres et amateurs de paysages enchanteurs. Les ramasseurs de champignons font leur apparition et peuvent dans les grandes forêts domaniales ou privées croiser les gardes forestiers  dont le rôle de policier de la nature et de l'environnement consiste entre autre à veiller à l'application des lois concernant la gestion et la protection des forêts. 

Nos magnifiques forêts jouent un rôle primordial dans notre éco-système en régulant le climat, les pluies etc... d'où l'importance de leur sauvegarde et protection. Le garde forestier est un des intervenants actifs dans la préservation de leur équilibre écologique.début d’octobre se métamorphose. Ses couleurs changeantes tout au long de l’automne ont inspiré et attirent toujours nombreux photographes, peintres et amateurs de paysages enchanteurs. Les ramasseurs de champignons font leur apparition et peuvent dans les grandes forêts domaniales ou privées croiser les gardes forestiers  dont le rôle de policier de la nature et de l'environnement consiste entre autre à veiller à l'application des lois concernant la gestion et la protection des forêts.

 En consultant mes archives je suis tombé sur l'extrait du livret journalier de l'année 1890 d'Olivier Joseph Marie Messager, garde forestier de la forêt de Floranges et Lanvaux en Pluvigner (Morbihan),né le 21 septembre 1858 à Pluvigner (56), fils, petit-fils et arrière-petit-fils de gardes forestiers. Il y consignait le  rapport de ses tournées et une d'elles m'a quelque peu interpellé. Il s'agit d'une infraction constatée par le garde  le 30 septembre de cette année 1890 :

" (...) Parcouru les cantons du parc du taillis et des semis. Visité l'exploitation des coupes N° 16 et 112 et avons eu à constater coupe N° 110 le délit dont la teneur suit :

"Procès-verbal N° 9 L'an mil huit cent quatre vingt dix le trente du mois de septembre

Nous soussigné Messager Olivier Joseph Marie Garde forestier à la résidence de Floranges en Pluvigner assermenté et revêtu des marques distinctives de nos fonctions certifions que faisant notre tournée vers les deux heures du soir dans la forêt de Floranges appartenant à l'État au canton appelé le Taillis coupe N° cent dix sis au territoire de la commune de Camors et dont le bois est âgé de trois ans, nous avons rencontré le nommé A... Pierre scieur de long demeurant au village du C.....en la commune de Camors lequel venait de couper à l'aide d'un couteau une charge de bouleaux verts et qu'il se disposait à emporter. Après avoir visité les endroits qu'il avait parcourus, nous avons constaté que le délinquant en se rendant coupable de cette infraction avait non seulement coupé des branches mais aussi des cimes d'un grand nombre de jeunes pousses, ce qui sans aucun doute retardera leur végétation sinon leur perte. Les branches et cimes ainsi coupées mesure moins de deux décimètres de circonférence et leur valeur est de cinquante centimes dont il est demeuré en possession. Nous avons reconnu du dommage causé par ce délit. En vertu de quoi nous lui avons déclaré procès-verbal.

Fait et clos à notre résidence le premier octobre mil huit cent quatre vingt dix.

Signé : Le garde forestier O. Messager"

 Eh oui ! On parle bien de délinquance en 1890 pour la coupe (au couteau) de branches de jeunes pousses de bouleaux.

 " (…) 2 octobre : En tournées dans les cantons du parc du taillis et des semis. Visité l'exploitation des coupes N° 16 et 102 et les travaux de la coupe N° 15 - Rien de nouveau - et avoir remis au brigadier le procès-verbal ci-dessus. (...)"

 Le procès-verbal finira donc entre les mains du brigadier de la gendarmerie de Pluvigner (Morbihan) qui a probablement convoqué le... délinquant, Pierre A… né à Camors (56) en 1846, âgé de 34 ans au moment des faits et dont le métier était… bûcheron (scieur de long).

Cette infraction reste un petit délit mais….que seraient devenus nos forêts sans ces rappels à l’ordre ?!!!

3 septembre 2016

Les migrants de Centre Bretagne

L'Océanic

La Bretagne a connu un important exode de sa population rurale à la fin du XIXe vers le bassin parisien, où beaucoup y trouvait des emplois de saisonniers, mais également vers d'autres destinations telle que les Etats-Unis qui deviendra la destination particulièrement prisée des habitants du Centre Bretagne de la région de Gourin, département du Morbihan. 

"De 1880 à 1970, 45000 bretons ont émigrés au Canada et 55000 aux Etats-Unis. Ces départs vers l’étranger sont souvent liés aux difficultés économiques. A la fin du XIXe siècle, le Centre Bretagne est très pauvre et beaucoup de ces bretons partent car les fermes familiales ne permettaient pas à toute la famille de vivre. Tous ont espéré s’enrichir.
Nicolas Le Grand, modeste tailleur de Roudouallec est le premier à partir. Il a entendu que l’on pouvait faire fortune dans le Nouveau Monde. Avec deux de ses amis il décide de partir là-bas. Après quatre ans de dur labeur, il revient au pays les poches pleines. Il n’en faut pas plus pour faire rêver les futurs candidats au départ. Le phénomène de l’émigration en Bretagne prend tellement d’ampleur que les autorités s’inquiètent des conséquences pour le pays. Le Ministère de la défense, par exemple, craint un manque d’homme pour « servir la France ».

En 1907, Michelin ouvre une usine de fabrication à Milltown, dans le New Jersey (près de New York). L’usine emploie, au plus fort de son activité en 1925, plus de 2000 personnes dont 200 bretons. La majorité des enfants bretons vont à l’école publique de Milltown. Certaines familles ne parlant que le breton, il est important que leurs enfants apprennent l’anglais.

 En 1930, à la suite du krach boursier de 1929, l’usine ferme. Certains décident de rester aux Etats-Unis et partent à New York, assurés d’un emploi, soit dans la restauration, soit dans le privé et les hôpitaux.
Très tôt, les compagnies transatlantiques ont compris l’ampleur de la demande d’émigration. Elles ouvrent alors des bureaux permanents, notamment  à Gourin pour la Compagnie Générale Transatlantique et la Canadan Pacific".
Article paru dans le Télégramme en juillet 2011

2 septembre 2016

Les instituteurs

Les instituteurs

On recrute dans l’Instruction Publique :

En cette période de rentrée scolaire, comment ne pas parler de ces chers instituteurs et institutrices qui nous ont patiemment appris les secrets des bases de notre éducation scolaire : la lecture et le calcul ! Par le passé la gent masculine de ce noble métier a plusieurs fois été sollicité pour défendre notre patrie dans les périodes de guerre ou effectuer leur service national. Le pays s’est retrouvé dépourvu non seulement de main d’œuvre mais également de nos précieux enseignants et des recrutements par concours d’instituteurs auxiliaires étaient organisés pour combler le déficit comme le fait apparaitre l’annonce ci-dessous parue dans l’Ouest-Eclair du 25 mars 1915 pour un recrutement sur Vannes (Morbihan) :

« VANNES - LE RECRUTEMENT DES INSTITUTEURS AUXILIAIRES. – Plusieurs journaux de la région ont indiqué le département du Morbihan comme étant dépourvu d’instituteurs, et de nombreuses demandes d’emploi, auxquelles il est impossible de donner suite, arrivent chaque jour à l’inspection académique.

Le personnel est au complet dans le département ; s’il y a lieu notamment de recourir à la désignation de nouveaux suppléants et suppléantes pendant la durée de la guerre pour combler les vides causés par les nouveaux appels de mobilisés et l’incorporation de la classe 1916, un concours pour le recrutement des auxiliaires hommes et femmes aura lieu dans le Morbihan le vendredi 9 avril.

Les inscriptions seront reçues à l’inspection académique de Vannes, jusqu’au 2 avril, dernier délai.

Peuvent solliciter leur inscription, les candidats pourvus du brevet élémentaire et remplissant les conditions d’âge (18 ans pour les instituteurs, 17 ans pour les institutrices), qu’ils se soient ou non présentés aux concours antérieurs.

Les postulants qui ont déjà subi un examen médical au dernier concours, seront dispensés d’une nouvelle visite.

Enfin, il est rappelé que nul ne saurait être nommé suppléant même temporairement pendant la guerre, quels que soient ses titres (B.S., diplôme de fin d’études, baccalauréat, etc.), sans avoir satisfait aux épreuves du concours. »

 Comme on peut le voir sur cette annonce le seul diplôme exigé à l’inscription de ce concours était, à cette époque le brevet élémentaire et l’âge minimum 17 ans pour les femmes et 18 ans pour les hommes.

Sous cette annonce figure les noms de quelques fonctionnaires émérites exerçant sur le Morbihan auxquels M. le Ministre de l’Instruction Publique a décerné une médaille pour récompenser leur ancienneté au sein de cette administration.

 « RECOMPENSE HONORIFIQUE – Par arrêté du 2 mars 1915, M. le Ministre de l’Instruction Publique a décerné la médaille d’argent à MM. Lhermitte, instituteur à Sauzon ; Dinic, instituteur à Locminé ; Mmes Javelot, institutrice à Guer, et Hervé, institutrice à Hennebont.

Une mention honorable est décernée à Mme Jaury, institutrice détachée au collège Jules Simon, à Vannes. »

 Malgré les diverses réformes de l’Instruction Publique puis de l’Éducation Nationale, le métier d’instituteur conserve toujours les mêmes vocations et objectifs premiers : " Apprendre à lire, écrire et compter." 

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